Mercredi 1er avril 2020 – CONFINEMENT J+16
11.00. Tout en épluchant les offres d’emploi, j’écoute la radio comme à mon habitude. Aujourd’hui, ils parlent de sauver les restaurateurs qui sont à l’agonie. Des cagnottes en ligne ont vu le jour ainsi qu’un système de bons-cadeaux, des repas achetés à l’avance qui seront à faire valoir quand les restaurants rouvriront. Tout ça dans le but de constituer une trésorerie immédiate pour ces restaurateurs afin qu’ils puissent continuer à payer leurs charges.
Je ne peux m’empêcher d’être amère et dubitative : à trois semaines près, on aurait pu peut-être en bénéficier nous aussi ?… Maintenant, n’est-ce pas la preuve que même si on avait eu les liquidités nous permettant de revenir à flots, un restaurant n’est pas une affaire viable, quoique l’on fasse ?
Les paramètres conjoncturels sont impossibles à maîtriser, tant dans leur prévision que dans leur impact. Sur plus d’un an, de façon insidieuse au début puis de plus en plus franchement, la crise des gilets jaunes et les grèves sur la réforme des retraites ont fait chuter inexorablement notre chiffre d’affaires sans que l’on puisse faire quoique ce soit. Car on ne peut pas pondre les clients.
Bref, nous n’avions plus les reins assez solides car fragilisés depuis trop longtemps et cette crise sanitaire, sans nul doute, nous aurait cloués au pilori dès le premier jour du confinement.
Donc, c’est bon, on l’a déjà eu, notre poisson d’avril.