JOURNAL   Saison 7

LA VISITE

Lundi 21 décembre 2020 # DECONFINEMENT/COUVRE-FEU/Y EN MARRE J+7

C’était trop beau pour durer. Me voilà à nouveau chamboulée dans tous mes atomes et cela ne me quitte pas depuis ce matin. A cause de cette nuit.

Je pensais pourtant en avoir terminé avec les cauchemars horrifiques et douloureux, les rêves significatifs et les visions mystérieuses tout comme je pensais que mon don s’était mis en RTT ces derniers temps à cause des médocs. Mais force est de constater que je me fourrais le doigt dans l’œil jusqu’au coude. Et pour la première fois de toute ma vie, il s’est passé quelque chose de si étrangement inexplicable que j’en tremble encore tandis que j’écris ces mots. Et pourtant, je suis bien barrée à la base.

Ainsi, j’ai fait un premier rêve où Maman n’arrêtait pas de tomber et de se blesser avec plaies ouvertes dégoulinantes de sang et moi qui tentais désespérément de la faire tenir tranquille pour la soigner mais comme elle se débattait comme une forcenée, je n’avais d’autre choix que de la lâcher pour qu’elle retombe une fois debout…

Je me vois en larmes, désemparée, avec un mal de chien au fond du ventre à en crever. Bon, OK, ce cauchemar peut s’expliquer par ma visite au cimetière il y a deux jours. J’ai intériorisé ma peine qui ressort dans mon sommeil. Une soupape de sécurité, quoi.

Mais ce que je ne parviens pas à expliquer, c’est le rêve qui va suivre. J’étais endormie dans une sorte de boudoir vintage dont les murs ainsi que le plafond étaient recouverts d’acajou. De part et d’autre, de larges portes fenêtres aux rideaux blancs donnaient sur la rue. Et il y avait beaucoup de passants dont je pouvais voir défiler les ombres au travers des rideaux. Au fond de mon lit, je ne me sentais pas en sécurité, vulnérable à l’extrême, cernée par toutes ces ombres…

Et l’une d’elles s’est arrêtée. J’ai vissé mon regard sur la clenche dorée qui s’est abaissée doucement. La peur s’est alors emparée de moi. J’avais envie de hurler et de bondir hors du lit mais j’étais figée, incapable de faire le moindre mouvement. Est ainsi entré un homme d’un certain âge aux cheveux grisonnants, d’une autre époque aussi avec son costume redingote et son haut-de-forme. Il s’est approché de moi et j’ai pu voir son visage… parfaitement inconnu. Il a ôté son chapeau et ses gants blancs, il s’est penché vers moi, complètement pétrifiée, il a posé sa main sur mon plexus solaire et en souriant, il m’a dit d’une voix très douce « Il est temps. C’est l’heure. »

Je me suis réveillée en hurlant « QUI ETES-VOUS ?!?! » et j’ai senti une présence juste à côté de moi. J’ai tendu la main dans le noir et le visage de cet homme m’est apparu nimbé d’un halo lumineux. Autant dire que cette fois-ci, j’ai sauté du lit pour aller me réfugier dans le salon en allumant toutes les lumières. Il était 4.06.

Je ne connais pas cet homme, il ne me dit absolument rien. Il ne ressemble même pas à une quelconque célébrité que j’aurais pu entrevoir dans le programme télé de chez Toto. Non, je ne comprends pas. Et ces mots qui résonnent encore en moi, cette présence que j’ai sentie… C’est hallucinant, je sais que c’est important mais je ne sais pas pourquoi !

Il va de soi que j’ai mis un temps infini à me rendormir. Sur la banquette du salon. Et comme si cela n’était pas suffisant, j’ai refait deux rêves très intenses dont un d’un érotisme comme j’en ai peu fait dans ma vie… Waoooh !!! Et dans mon second rêve, Kevin brisait par maladresse ma table en verre et j’en pleurais de désespoir. C’est bizarre, je n’ai jamais eu de table en verre.

 

Voilà. Je trimballe l’intégralité de ma nuit avec moi depuis 7.00 ce matin. Surtout cette étrange visite. Obsédant. Je ne sais qu’en penser.

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1 avis sur “LA VISITE

  1. Софья

    Confinement : « on a fait mourir les gens d’ennui dans les EHPAD », les residents ont ete prives des visites de benevoles Monique Feries est presidente de VMEH, dans l’Aube. Elle appartient a l’association depuis dix-huit ans. « 

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