« Coucou, on prend la route ! »
Texto de ma belle-sœur à 8.05. Qui me réveille car j’ai oublié de mettre mon alarme hier soir.
Samedi 6 juin 2020 – DECONFINEMENT J+27
J’ai un mal de cheveux ! Je ne comprends pas, j’ai pourtant bu raisonnablement hier soir… Bref, pas le temps de m’apitoyer sur mon sort, j’avale un saladier de café et me voilà à pied d’œuvre en train de préparer les meubles et les cartons pour le déménagement.
Le peu que je manipule me fait savoir de suite que je vais de nouveau devoir faire banquette. Mes muscles, qui plus est avec l’alcool d’hier soir, sont à l’agonie. J’annonce la mauvaise nouvelle à Toto et à ma belle-sœur quand ils arrivent, ce qui n’entame en rien leur entrain. Tant mieux, car je suis en mode larve, aujourd’hui.
Et comme ils ont cueilli tout leur cerisier, ils m’ont ramené cinq kilos de cerises dans une énorme cagette que j’ai du mal à rentrer dans le frigo. J’adore les cerises mais comment je vais faire pour m’enfiler la cagette sans être malade ? Je pourrais peut-être les vendre au coin de la rue ?…
12.30. Le camion est chargé, Toto et sa femme ont bien bossé. On déjeune sur la grande table débarrassée maintenant des cartons de ma mère. Cette grande table de ferme, démesurée pour la taille de mon salon, est bien plus vieille que moi. J’y tiens comme une folle.
Chez mes parents depuis toujours, je l’ai rapatriée au restaurant lorsque j’ai déménagé ma mère il y a quatre ans. Et elle trône dans mon salon depuis le 24 février. Tout s’organise autour d’elle, à vrai dire. Quitte à louvoyer. Peu m’importe, elle m’a quasiment vue naître et elle m’accompagnera jusqu’au bout.
15.00. Toto et sa femme sont repartis et je me retrouve seule dans l’appartement qui semble bien vide. Il paraît plus grand, aussi. Limite, ça résonne…
Faudrait faire le ménage, un gros. Car outre le fait que cela fait un mois que je n’ai rien fait d’autre qu’un rapide coup d’aspi, en déplaçant les meubles, bah y a des grosses traces noires sur les murs et des moutons accrochés au plafond. Pas très Monk, ces derniers temps.
Mais une grosse fatigue vient s’abattre sur moi. Ma gueule de bois renchérit et me voilà en boule sur la banquette. Tant pis, je ferai ça demain. D’autant plus si lundi ils me confirment mon entretien et si je suis embauchée dans la foulée, j’ai intérêt à être à jour dans le ménage parce qu’après, je n’aurai plus le temps.