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Plus la peine, j’ai un iPhone13 maintenant. Révolution.
Vendredi 9 décembre 2022
Je me suis vite empressée de le dire lundi soir à mes copains de l’avant-taf, eux qui voulaient ouvrir une cagnotte en ligne pour me dé-dinosauriser, cagnotte à laquelle auraient participé sans l’ombre d’un doute Yang, Zane, Bradley, voire même Toto…
« Comment ça va te changer la life !!! » « Mais il va te falloir une formation ?!? » « Whatsapp !!! Whatsapp !!! Whatsapp !!! » « Balance une photo, on n’y croit pas !!! »
On se calme. Faut déjà que je sache comment allumer le bordel.
Oui, lundi matin, lorsque j’ai vu arriver la boîte blanche à la pomme, j’ai explosé de rire. En moi. Parce que j’étais en Teams avec Big Boss. Première réunion virtuelle, et pas la dernière dans cette semaine où je ne me serais jamais autant vue en webcam. J’ai horreur de ça, je suis d’un moche !!! Moche, mais high-tech désormais.
Je n’ai rien vu passer de la semaine. Je n’ai rien pu faire de bien concret non plus. A part des Teams, des réunions diverses et variées auxquelles je ne comprenais rien la plupart du temps, des tickets IT parce que je n’avais pas le feed de l’imprimante, de la pêche aux infos, des What-The-Fuck devant la Nespresso car je ne parvenais pas à l’allumer, des sourires amusés devant les cheveux bleu-fluo de certains, l’achat de deux sapins pour la société et… les after-works.
Dès lundi, on m’a mise au parfum : « Demain, c’est happy hour au bar The Office puis raclette au bureau, mercredi soir c’est happy hour au bar Le Colibri puis quiche-karaoké au bureau, vendredi soir on se fait un resto-bar pour le dernier jour des Américains et samedi soir on se fait des burgers devant France-Angleterre ! Tu viens avec nous, Bichette ? »
Franchement, je croyais que ma petite bande et moi étions au taquet question pots mais là, on est battus à plate couture. Ce sont de grands malades hahaha !!! Ainsi, je n’ai pas tardé à voir la boule à facettes tourner, le subwoofer que j’avais pris pour une clim portative faire des oumf-oumf-oumf, les jeux de lumières danser sur les murs, le micro passer de mains en mains et les chorégraphies s’endiabler en grignotant des quiches faites-maison, le tout dans la fameuse cuisine… au boulot.
Paraît que c’est exceptionnel, ces pots frénétiques, car c’est la fin de l’année et qu’ils reçoivent des Américains qu’il faut sortir. Mouais. J’ai quand même l’impression qu’ils font ça souvent, Noël ou pas. « En temps normal, une fois ou deux par semaine… Mais là, on est tellement contents de t’avoir, tu n’imagines pas à quel point on t’attendait ! Donc, on a envie d’apprendre à te connaître ! »
Voui, d’accord, je suis le messie, mais mon foie va lâcher, à ce rythme ! Sans compter que j’ai une heure derrière pour rentrer, le temps de faire mon tintouin il est 1.00 du mat, réveil à 6.00, ça pique. Une fois, ça passe mais je ne peux pas enchaîner plusieurs soirs d’affilée.
J’ai donc décliné ce soir et demain. Histoire de faire un break dans cette succession de métro-boulot-apéro où je n’ai rien capté en dehors de ça.
Ah le métro ! C’est long. 40 minutes aller, 40 retour. Surtout les fesses tannés sur les caissons latéraux inconfortables au possible, à me prendre des coups de Vuitton dans le nez par de grandes perches rivées sur leur Instagram, à me faire écraser les pieds par des lourdauds qui s’excusent à peine, à respirer – ô bonheur – la pestilence de ceux qui croient que savon et dentifrice sont des gros mots…
Bon, faut que je m’y fasse, dans quelques temps, je serai complètement imperméable à toutes ces infamies. En attendant, j’essaye de me changer les idées et comme je ne peux ni lire ni écrire sous peine de vomir, bah je pense. Principalement au boulot.
Et je regarde les pieds, les chaussures. Y a de tout, des plateformes aux mocassins à glands, des après-skis aux Stiletto, du psychédélique à l’usé jusqu’à la semelle… Hahaha faut-il se faire chier, vraiment, pour s’attarder sur les pompes des gens !
Bref. Je pense aussi à Bradley. Enfin, je pense… je repense plutôt, à l’odieux personnage qu’il a de nouveau été avec moi lundi matin, juste avant que je ne prenne mon poste. J’ai d’ailleurs eu un peu de mal à me plonger dedans tellement cela m’a perturbée.
La « mise au point » de samedi dernier n’aura rien donné. Je dirais même que cela n’a fait qu’empirer les choses. Dimanche dernier, il a dit vouloir rentrer direct chez lui après sa deuxième journée au régiment sans passer par chez moi. OK. Mais pas un seul texto de la journée, ni même un appel pendant ses 3 heures de route de retour. Et rien non plus lorsqu’il est arrivé.
Donc lundi matin, je l’ai appelé. Pour voir s’il était vivant. Il a eu l’air surpris, mais pas en bien, style je le fliquais… Bref, après quelques propos doux-amers échangés et un semblant d’excuse de sa part, j’ai conclu en lui disant « On s’appelle ce soir ? »…
Que n’avais-je pas dit là ! Il m’est tombé dessus à bras raccourcis :
- Tu ne vas pas me faire un coucou suisse ?!! C’est quoi de quémander comme ça ?!!
- Euh c’est juste toi qui m’a dit vouloir avoir la primeur de ma première journée, plutôt que Yang…
- Oui, bon, chépa, on verra !!! On ne va pas commencer à se prendre la tête parce que toi et moi ça ne va pas aller loin ! On se remet tout doucement sur le même chemin, faut y aller mollo !
J’ai bien failli lui raccrocher au nez. Quémander quoi, au juste ?! Tous mes copains m’ont envoyé un petit texto en me souhaitant un bon premier jour et lui n’en a rien à carrer ?!? J’imagine que cela lui est complètement sorti de l’esprit, c’est dire s’il s’intéresse à moi. Comme il y a 2 ans. Ah merde ! C’est tout ce que je ne voulais plus, revivre le passé…
Ça n’aura pas duré longtemps les roucoulages, qu’est-ce qui lui a pris d’ailleurs ?!? Et moi, pauvre débile, qui y ai crù ! Chassez le naturel… Bref, quel con ! Ou alors, il n’était pas caféiné et dieu sait à quel point il peut être hargneux dans ces moments-là… Peu importe, ça m’a fortement déplu et s’il ne m’appelle pas ce soir, eh bien qu’il aille se faire cuire un œuf pour de bon.
Mais il m’a rappelée. Son ton était loin d’être badin, presque gêné aux entournures. Je pense qu’il s’en voulait pour le matin mais ne savait pas comment faire pour s’excuser. Bref, lorsque j’ai débriefé avec moi-même (dans le métro, donc) ainsi qu’avec Yang, toujours soucieux que je retourne dans la spirale infernale d’amour-haine que j’ai vécue il y a 2 ans, je me suis trouvée étrangement sereine.
Chafouine, certes, parce que je trouve dommage de torpiller une chance comme celle-là, mais la conscience clean car moi je l’ai saisie et j’ai fait ce qu’il fallait. Tant pis, il ne pourra s’en prendre qu’à lui-même.
Je sais qu’il ne ressent pas les choses comme moi. Attendre que l’autre change est voué à l’échec et je n’attends pas cela de lui, je le connais. Ainsi, faire un minimum d’efforts et se soucier de moi, si cela ne lui vient pas naturellement, il ne va pas le pondre. D’où mon interrogation lorsqu’il y a quelques temps il était tout miel et fleur bleue.
C’est peut-être par cycles, chez lui ? La question est : suis-je capable de m’adapter à son programme jour/nuit ? Est-ce acceptable pour moi ? Il faut que les choses aillent selon lui car il est proprement incapable de faire le moindre effort. Cela équivaut à ses yeux à se dévoyer. L’avantage du chat échaudé, c’est que je sais désormais comment dealer avec lui, mais, en ai-je l’envie et la force ?
Je sais que je peux revenir en mode remote avec lui, il est là ou pas, c’est pareil. Mais d’une, je ne veux plus de ce genre de relation en pointillés dans ma vie, je préfère ne pas en avoir du tout, et de deux, même si, loin des yeux signifie pour moi loin du cœur…
Bref, tout ça est bien dommage.
Et comme on a eu zéro contact durant cette semaine, de lui comme de moi – là c’est bon, j’ai compris la leçon – ça s’est effiloché dans mon cœur. Rien qui ne m’ait handicapée cependant, en même temps, je n’ai pas trop eu le temps de m’appesantir car plus qu’occupée.
Sauf tout-à-l’heure dans le métro où il m’a appelée. Pas trop pu discuter donc, mais il avait l’air d’être dans de bonnes dispositions d’esprit. Comme si de rien n’était. Et je crois foncièrement que c’est le cas pour lui : il n’y a pas de problème entre nous.
Il a peut-être raison. C’est moi qui fais un foin de pas grand-chose. A voir.
Mais là, je crois que je vais devoir me concentrer sur un autre sujet : je suis malade comme un chien. Je l’ai senti ce matin et la toux qui a pris de l’ampleur dans la journée ne me dit rien qui vaille. Et encore moins la fièvre et le mal de tête qui me grillent les neurones.
Bah oui, même si je porte le masque dans le métro et que je dégaine mon gel hydro-alcoolique au monoï dès que je le peux, ce n’est certainement pas assez. Faut dire que j’en ai serré des louches au boulot cette semaine ! Y en a même une qui m’a claqué la bise pour me souhaiter la bienvenue !
Bref, allez hop, un autotest Covid… Manquerait plus que ça : ma supra-immunité se serait-elle faite la malle ? Et non, ce n’est pas le Covid. Probablement la grippe. Chouette, alors ! Bon, allez, je vais passer le week-end sous la couette, en espérant que Shushu ne soit pas trop là…
Manque de bol : elle m’annonce en rentrant que demain elle a une élève qui vient prendre un cours de piano à l’appart… Extatique, je suis. J’espère surtout qu’elle va fermer sa fenêtre car il fait un peu moins quinze dehors et ça tire sur le chauffage qu’elle n’aura pas à payer vu qu’elle sera partie…
Pfff… Il est temps que cela se termine. En prévision, je garde précieusement le carton Amazon dans lequel est arrivée ma nouvelle cafetière – l’autre ayant rendu l’âme après 10 ans de loyaux services – ainsi que les papiers de rembourrage… Va-t-elle comprendre le message ?
Allez zou, roulage en boule.