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ULTIMATE TATTOO

« Tout d’abord, je vous annonce que c’est vous que je retiens pour mon projet. Sous certaines conditions cependant car j’ai fait le point hier avec la banque. 

Ainsi, le financement des travaux que l’on m’autorise est de 90.000 € TTC max. Cela va changer beaucoup de choses, il va falloir faire des choix, je me tiens à votre disposition pour en discuter. »

Mon mail à l’entrepreneur que je viens d’envoyer.

 

Dimanche 29 octobre 2023

Tout ça, bien sûr, sous réserve d’avoir un CDI bientôt. Au vu de la grand-messe qui se prépare le 14 novembre – c’est carrément Über Boss depuis San Diego qui va prendre le micro – je devrais en savoir plus sur mon avenir dans la boîte d’ici à ce que je parte pour Tampa le 17.

Ma recherche d’un autre job n’a pas donné grand-chose. Quelques touches, mais pour des postes en-dessous de mes compétences avec la maigre paie qui va avec. A quoi ça sert un CDI si je ne peux pas rembourser mon crédit ? Donc, je suis bloquée. Bah attendons la grand-messe.

 

Je me remets doucement de mon premier Covid en 4 ans de pandémie. Une semaine en « télétravail » à maudire le métro, le boulot… Surtout que j’ai fait une réaction allergique à l’ibuprofène… Car au début, j’avais juste mal au dos, aux côtes. J’ai pensé que c’était ma fibro qui s’upgradait, alors j’ai gobé des Nurofen comme des Smarties.

Chose à ne pas faire avec le Covid mais j’en savais rien. C’est quand j’ai failli tomber dans les pommes chez Toto que ma belle-sœur m’a glissé un autotest sous le nez, style on ne sait jamais et paf, positive force 12 ! Mais bon, comparé à la grippe que j’ai eue l’an dernier, une semaine après avoir embauché dans ma boîte actuelle, bah le Covid c’est du pipi de chat. Je pense d’ailleurs me faire vacciner, chépa…

 

Bon, faut que je finalise mon voyage à Tampa. Honnêtement, j’aurais bien annulé mais mon billet n’est pas remboursable. Car je vais perdre une semaine de paie et ce n’est pas trop le moment, mais bon.

Tiens, je vais en profiter pour me faire faire un autre tattoo. Sur l’épaule droite, pour couvrir ma cicatrice. Et puis une semaine sous le doux soleil de Floride, ça ne peut être que bénéfique. Avec mon bol, va y avoir un Katrina 2…

Râpé des carottes ou bien?

« Peut-être n’avez-vous pas eu de retour de votre Service Prêt? Je souhaiterais juste avoir un premier retour sur la faisabilité de mon projet, savoir s’il n’y a aucun espoir, si je dois retravailler le dossier… »

Bref, savoir si c’est râpé des carottes ou pas.

 

Samedi 16 septembre 2023

Qu’est-ce que j’aime pas les banquiers ! Moins je les vois, mieux je me porte. Et d’avoir sa vie entre parenthèses, suspendue à la décision de ronds-de-cuir procéduriers, mais quelle horreur ! J’ai tout fait ces dernières années pour m’en affranchir, j’étais libre, sans contraintes ni astreintes, sans pression de nulle part… Autant dire que là, je ne suis pas à la fête.

Il a fini par me rappeler hier. Outre les devis travaux estimés à la hausse, le frein majeur est le fait que je sois en intérim. Clairement, ça va se corser, cette histoire… Car je n’aurai pas de visibilité sur la suite de ma vie professionnelle avant octobre-novembre. Et vu la mine chagrine de Big Boss lorsque je lui en ai parlé mardi, je commence à me dire que ça sent vraiment le roussi :

  • A l’heure actuelle, je ne peux rien te promettre, malheureusement.
  • Sais-tu si au moins je serai prolongée en intérim au-delà du 31 décembre ?
  • Hélas non, même ça, je n’en sais rien.

Bref, ça pue. Ma boîte ne va très bien, certes – enfin, la division à laquelle j’appartiens – mais se prépare-t-il un dumping comme ce fût le cas en juin dernier avec une autre de leurs filiales fraîchement rachetées ?… Ou une période de vaches maigres avec des coupes franches dans les effectifs ?

J’ai envie de dire peu m’importe. Egoïstement, je ne peux pas continuer dans cette incertitude, surtout avec un banquier quasi-intraitable aux fesses. Donc, j’ai activé mes contacts et je consacre ce week-end à la mise à jour de mon CV. Ma responsable d’intérim :

  • Ah bon ? Et si je vous trouve un CDI à Marseille, vous êtes prête à faire le grand saut ?
  • Du moment qu’il y ait un peu de télétravail et qu’on me paye mes frais de déplacement.

Je me bats pour ma retraite. A ma façon. Il me reste quoi, 15-20 ans à bosser, et j’aurai nada à ma retraite, et très certainement plus les moyens d’un loyer à 1.300 balles. Donc, rembourser un crédit sur ce qu’il me reste à travailler pour une petite maison, un potager et trois poules pour les œufs, c’est mon assurance d’une retraite pénarde sans autre problème que celui des doryphores dans mes patates.

Dire que je serai déçue si cela ne se fait pas, est en deça de la vérité. Je serai, je pense, dévastée. Car outre mon plan de vie qui serait tué dans l’œuf, je suis déjà très attachée à ce projet dont les contours hantent mes pensées non-stop…

Un jardin à l’anglaise avec des rosiers grimpants, des pas japonais, un petit bassin rempli de nénuphars et de grenouilles, un potager étagé, du jasmin, des clématites et du chèvrefeuille sur la clôture, des agapanthes et des bougainvilliers en pots le long de la façade sud, une verrière, un hamac entre les oliviers, une balancelle sur la terrasse, un rocking-chair devant la cheminée…

Je vais me battre comme une lionne. Il le faut.

¡QUÉ CALOR

« ¡Qué calor hace en Alicante este año! ¿De dónde viene usted? ¿De Francia? ¡Ciertamente hace menos calor allí! »

Le chauffeur de taxi à l’aéroport d’Alicante où je viens d’arriver.

Sí Sí señor. Mon espagnol n’a pas évolué depuis novembre dernier.

 

Jeudi 24 août 2023

Comme il est tôt, je décide d’aller me promener aux alentours en mode touriste, chapeau de paille sur la tête et appareil-photo à la main. Vamos a la playa. Il fait une chaleur de bœufs ! Le soleil me brûlant littéralement les mollets, je finis par me planquer derrière un gros palmier, en priant qu’un cumulus vienne s’égarer dans mon ciel de retour à l’hôtel…

Rien à faire, le ciel est d’un bleu imperturbable. Tant pis, je reste là un bon moment à regarder les gens sur cette plage surpeuplée dont on voit à peine le sable… Sont mabouls, en train de rôtir comme ça ! Et ces bonnets F qui ballotent dans un bikini rikiki, je me sens bien coincée du soutif, d’un coup…

Il y a beaucoup de Français. Mais pas les plus classieux d’entre nous. Gros beaufs au bob Ricard et jeunes wech wech en goguette. Mouais. Je ne vais déjà pas sur la Côte d’Azur afin d’éviter cette faune qui me navre, bref, je plie les gaules et je commence à remonter en empruntant les petites ruelles traversières.

Grand bien m’en a pris. C’est désert, à l’ombre, et magnifique.

Allez, je vais me mettre au frais à l’hôtel et préparer mes affaires pour demain. Ces trois jours à venir s’annoncent dantesques, check this out :

ZANE’S FABULOUS 40TH

Alicante and Petrer, Spain

from Friday 25 August to Sunday 27 August 2023

ITINERARY

Day 1 (Friday): Party Weekend for Zane’s 40th Begins. I’M THAT GIRL!!!

MORNING: Like a Church Girl White Welcome Party

MEETING POINT: HOTEL ART VELAZQUEZ AT 10.45

Address: Calle del Pintor Velazquez, 3

  • Transport to welcome party location in Benidorm.
  • All guests advised to dress in all white. Bring your best duck lips and props.

Be ready to vogue and strike a POSE.

  • Welcome drinks and snack to be served.

AFTERNOON: Thique Beach Babes

  • Transport from welcome party location to the charming town of Los Arenales

del Sol.

  • All guests advised to bring your swim gear and comfy clothes for sunny

weather.

  • Lunch will be provided with many options and beverages.
  • Transport back to Alicante afterwards.

EVENING: Heated Tapas

MEETING POINT: QUO VADIS RESTAURANT AT 21.00

Address: Plaza de la Santisima Faz (Alicante)

  • Casual gathering in the evening for catered tapas and drinks in historic

Alicante center.

 

Day 2 (Saturday): Party Weekend for Zane’s 40th Continues. SUMMER RENAISSANCE!!!

AFTERNOON AND EVENING

You Won’t Break My Soul, So MOVE to the Leo’s Groove

MEETING POINT: HOTEL ART VELAZQUEZ AT 11.30

Address: Calle del Pintor Velazquez, 3

  • Transport from Alicante to Casa Verde, Calle Mallorca, 6 in Petrer.
  • All guests advised to bring your swim gear and comfy clothes for sunny

weather during the day. We have a saltwater pool!

  • All guests advised to bring a change of clothes and to dress in a

Renaissance/Rebirth theme for the evening. Be creative!

  • Lunch, snacks, dinner, and drinks to be served. There will be a giant paella. I

repeat, a giant paella!

  • Entertainment for children, pool party, dancing, laughing, lounging with

hookahs, DJ, games.

 

Day 3 (Sunday): Party Weekend for Zane’s 40th Concludes. COZY ENERGY!!!

MORNING

MEETING POINT: HOTEL ART VELAZQUEZ AT 10.30

Address: Calle del Pintor Velazquez, 3

OPTIONAL: Tour of Historic Alicante City, If You’re Happy to Get Your Plastic Off

the Sofa [reservation required]

  • Learn more about Alicante, visit the castle, and discover the oldest

winemaking region in the world.

  • All guests advised to dress comfortably with good walking shoes.
  • Light breakfast to be facilitated at tour start.

AFTERNOON

OPTIONAL: Departure Lunch of Pure/Honey for Alien Superstars Who Survived the

Weekend [reservation required]

MEETING POINT: RESTAURANTE CIAO MIAMI

Address: Passeig Esplanada d’Espanya, 8 (Ciao Miami)

  • Lunch will be provided with many options and beverages.
  • All guests advised to dress comfortably with good walking shoes. Walk

alongside Postiguet Beach to walk off the gluttony.

 

Qu’est-ce que je l’aime, ma Zane ! Car je n’ai vraiment pas la tête à la fiesta en ce moment. Depuis une semaine, je pense PAC air-eau, injection de résine hydrophobe, trémie et dalle de béton et je me projette sous ma pergola en train de siroter mon café le matin tout en regardant le soleil se lever…

Il y a une semaine, j’ai pu visiter la petite maison dans les ronces. Encore mieux que je ne l’aurais pensé : un charme décidément fou, un potentiel de dingue avec des murs de 80 cm d’épaisseur, des tomettes anciennes, deux celliers, plein de recoins à droite à gauche, un pigeonnier… Mais une tonne de travaux, et pas des petits.

Le banquier que j’ai vu dans la foulée, n’avait pas trop l’air de tiquer. Il aimerait juste s’assurer de mon CDI à venir et des 400 €/mois pour me loger 3 nuits par semaine à Paris, mais bon. On a fait une simulation et ça peut le faire. Maintenant, il faut des devis pour lesquels j’ai booké trois entreprises vendredi en 8. J’ai appelé le proprio aussi et l’on s’est mis d’accord sur 14.500€.

Vendredi dernier, c’était aussi les funérailles du frère de ma belle-sœur Nana. 46 ans, il est tombé dans les escaliers chez lui après une énième cuite. Je me souviens qu’il m’avait confié il y a trois ans, le temps d’une cigarette sur le trottoir après les funérailles de sa mère, deux mois avant celles de la mienne, qu’il ne savait pas s’il allait pouvoir lui survivre. Je lui avais dit que si. Je ne connaissais pas alors ce sentiment de désespoir intense qui lapide de l’intérieur.

Il s’est laissé couler. Toto a eu ces mots :

« Moi aussi, j’ai eu du mal à me remettre de la mort de Maman. Je crois même que je ne m’en suis pas encore vraiment remis. Mais je fais avec et surtout, j’ai une famille à laquelle m’accrocher. Lui, il n’avait rien, ni personne. A part sa mère. »

A nouveau, je ne connaissais pas ce vocabulaire et ces sentiments chez mon petit frère. D’une étonnante justesse.

Oui, c’était vraiment très triste. Cela a ravivé de plus de douloureux souvenirs, bref, vive les kleenex. Et comme à leur habitude là-bas, une fois les funérailles terminées, les larmes ont été rangées et le Berger Blanc a coulé à flots. Et ça n’a pas loupé :

« Bichette, pourquoi t’achètes pas la maison du frère de Nana ? Y a beaucoup moins de travaux ! »

Après une rapide visite, pour leur faire plaisir plus que par conviction, j’ai décliné. Déjà, la maison n’a aucun charme, pas de terrain mais surtout, elle sent la mort. Pas au sens propre, quoique, mais je l’ai senti tout de suite en franchissant le seuil : j’ai eu l’impression d’entrer dans l’Enfer de Dante.

Bref. J’appartiens déjà à la maison aux ronces.

LA PETITE MAISON DANS LES RONCES

« T’es fofolle, ça fait ton charme, j’aime bien ! »

Rheed, au détour d’un diabolo-menthe au PMU de Roissy-en-France.

Toujours par touches légères, sans gros sabots.

 

Samedi 5 août 2023

Je fais mine de rien mais je sais où ça va. Sur la réserve, je l’observe, le pied sur la porte qu’il a entrouverte. Je l’aime bien aussi. Même si je sens au fond de moi que ça ne marchera pas entre lui et moi.

On vient de deux mondes complètement différents, même si la différence est richesse, je ne suis pas sûre de vouloir m’adapter au sien et je ne veux pas lui imposer le mien. Il est déjà trop « into me », il est déjà trop gentil, trop à mes petits soins, limite à faire des plans à deux. Alors qu’il ne s’est encore rien passé entre lui et moi.

On parle beaucoup, il vient me chercher au boulot maintenant et l’on s’arrête boire un verre pendant quatre heures… Pas un seul contact physique, ne serait-ce qu’un effleurement de mains. J’ai bien catché un ou deux regards langoureux mais c’est tout. Du coup, je suis bien embêtée car je ne peux rien capter de lui.

Mais je pressens tout de même certaines choses. Mon don est en berne depuis que je prends de la paroxétine, certes, mais mon instinct fonctionne toujours, lui. Et ces choses ne me disent rien qui vaille. Ce sont comme des signaux d’alarme qui s’allument en moi et cette fois, je vais y prêter attention.

Parce qu’il y a un an et demi, je me suis emballée pour Josh alors que je savais pertinemment que ça ne le ferait pas. Bon, je n’ai pas attendu 5 ans comme avec Kevin pour y mettre fin, à peine 3 mois. Mais j’ai été horrible avec lui au bout de 2 mois, déjà.

C’est ce qui m’a faite me dire, par la suite, que je n’étais décidemment pas faite pour être en couple dans une relation conventionnelle. Pour l’autre ! Car ma devise est : je ne me souhaite à personne. J’excelle sur un week-end, éventuellement sur une semaine de vacances mais au-delà, je prends un goût amer qui devient poison.

Bref. En ce qui concerne Rheed, je pense que la chose la plus miséricordieuse serait de lui dire stop sans tarder. Mais ça veut dire mettre les pieds dans le plat. Je ne m’en sens pas le courage. Je vais la jouer pleutre jusqu’au bout, attendre qu’il ouvre la porte pour de bon pour lui dire de remballer ses billes. C’est nul, je sais.

 

9.05 J’appelle Georgette.

  • Tu vas bien ? T’as des nouvelles d’à-côté ?
  • Bah nan… Century 21 devait passer mais on ne les a pas vus.
  • Bon, ça t’embête de m’envoyer des photos ?
  • Avec les ronces, tu vas pas voir grand-chose…
  • Pas grave, c’est pour me donner une idée.
  • En tout cas, si ça se fait, je suis bien contente que tu deviennes notre voisine !
  • Ah moi aussi ! Et je vous préviens, pour ma crémaillère, je veux un rocking-chair !
  • Pas de souci !

J’ai trouvé la maison de mes rêves. Pas très loin de celle que j’avais repérée il y a 3 ans. Pas dans la prairie, pas dans la forêt, pas en bord de mer mais dans les ronces. Comme un joyau protégé par une horde de chevaliers…

Bon, le joyau est une petite masure à l’abandon où il y a tout à refaire. Mais sur un terrain de 6 000 m² arboré, un potager, une grange qui peut devenir une serre, un ruisseau en contrebas… Mon rêve !

Dans le département où j’ai grandi, à 15 km de chez Toto, à 38 km du cimetière où est Maman, à 200 km de Paris, c’est juste parfait. Je pense à ma retraite, en attendant je peux télé-travailler partiellement et profiter simultanément des avantages de Paris et de ceux de la campagne…

Et surtout, je peux m’offrir ce rêve : 15 000 euros ! Enfin, en faisant un crédit et en rajoutant le prix des travaux. J’ai pris rendez-vous avec la banquière dans deux semaines, pour tâter le terrain… En intérim, pas d’apport, il y a de fortes chances qu’on me dise de lâcher mon appart parisien à 1 300 euros de loyer, auquel cas il faudrait que je trouve à me loger la semaine à Paris pour pas cher…

Bref. Un plan de vie. Très surprenant pour l’oiseau sur la branche que je suis. C’est venu comme ça, naturellement, tout s’est imbriqué dans ma tête comme une évidence. C’était le week-end dernier chez Toto.

La tante de ma belle-sœur, Georgette, a appelé car son voisin vendait la Saxo de sa mère décédée récemment, une aubaine pour ma nièce qui passe son permis à la rentrée. Nous sommes tous allés chez Georgette chez qui le fameux voisin déjeunait. Moi j’en ai profité pour visiter avec délice le grand jardin de Gilbert, l’oncle de ma belle-sœur, chiper de succulentes figues, discuter fumier et cendres de cheminée pour amender les tomates anciennes et m’extasier devant les énormes poules qui picoraient dans leur enclos.

J’étais dans mon élément, heureuse comme tout. Je n’ai prêté que peu d’attention à la petite maison de la mère décédée du voisin qui vit à Arras et qui vient donc rarement dans le coin. D’ailleurs, derrière la haute frange de ronces, on ne voyait pas grand-chose. Mais j’ai aperçu le grand terrain, les arbres, le potager…

Ce n’est que le lendemain matin que j’ai posé la question à ma belle-sœur :

  • Il va en faire quoi de la maison ? Il la garde en villégiature ?
  • Ah non, il va la vendre. Pas cher vu que c’est un taudis. Pourquoi, t’es intéressée ?
  • Bah… ouais.

On fêtait l’anniversaire de ma belle-sœur justement, donc Georgette et Gilbert étaient là. Dès qu’ils ont su, ils m’ont abreuvé de détails sur la maison et enjointe à battre le fer tant qu’il était chaud, c’est-à-dire appeler le voisin. « Il ne l’a pas encore mise sur le marché, tu es la première sur le coup donc faut pas attendre ! »

Bref. Encore mieux que je ne l’espérais : une cheminée, de la tommette ancienne, des combles aménageables… Et le prix : grand max 20 000 euros.

Le revers de la médaille, c’est qu’il y a vache de travaux, dont certains immédiats comme le changement des fenêtres et la porte d’entrée qui se sont faites défoncées par les pompiers pour entrer dans la maison lorsque la dame est décédée, le raccordement au tout-à-l’égout, le lavabo qui ne tient que par les tuyaux à changer et bien sûr l’arrachement de la forêt vierge de ronces.

Tout va dépendre de la banquière. Mais je m’y vois déjà.

Ce n’est pas une lubie, c’est la suite de ma vie.

LE PRESQUE DATE

« Oh, t’as un biper ! T’es médecin ? »

WLE, 26 balais, c’est sûr que mon pas-smartphone a de quoi l’intriguer. C’est bon, tout le monde au boulot sait à présent que je suis une vieillerie. [soupir]

 

Dimanche 23 juillet 2023

Mercredi, j’ai migré du 3e étage au 1er pour être au cœur de la logistique. Pour rien. En effet, je devais gérer le contrôle d’accès que l’on était sur le point de déployer mais basta : tous les projets Facilities ont été gelés. Grosso modo, tout ce sur quoi je travaille comme une acharnée depuis 6 mois, comme l’énorme projet de rénovation du nouveau plateau récemment signé. Révision des budgets et de la stratégie, en attendant, j’ai reçu l’ordre formel de tout mettre sur pause.

Le grand groupe pour lequel je travaille va bien, ma division au niveau mondial va bien, mais en local, cela se tend. Direct, je suis allée voir mon big boss dans son bureau, pour une fois qu’il était à Paris :

  • Euh, ça sent le roussi pour moi, non ?
  • Bah nan, il y aura toujours besoin de ton poste ici…
  • Oui mais s’ils raisonnent en coupe franche et délestage, les consultants et les intérims sont toujours les premiers à passer à la trappe, donc…
  • Te concernant, je ne pense pas…

Mouais, il est temps que je mette mon CV à jour, moi. Et du temps, je vais en avoir désormais, vu que ma charge de travail s’est allégée à 80%. Je ne vais pas attendre le 31 décembre pour être remerciée. Quand on voit comment ils se sont séparés de la filiale d’Aix, intégrée au groupe depuis 3 ans avec force investissements à 8 chiffres, si nous à Paris nous ne sommes pas assez rentables à l’heure des restructurations à tout va, ça ne fera pas un pli, on va dégager aussi.

Bref. Ça va dans le sens de ma pensée. Même si la perspective de me remettre sur le marché du travail me chagrine quelque peu. J’en suis fatiguée à l’avance. Mais bon !

 

La bonne nouvelle, c’est qu’effectivement, je vais avoir plus de bande passante pour m’occuper bah de moi. Le week-end dernier, pour la première fois en 6 mois, j’ai laissé mon ordi au boulot. Et à peine regardé mes mails sur mon iPhone 13. De toute façon, y en avait pas des masses, vu que c’était un week-end de férié.

Ai pris la route l’esprit léger direction le Normandy Beach et ai passé un excellent week-end. Longue ballade sur ma plage, 10 kilos de coques ramassées, concert de swing populaire extra, même si sous la pluie, que je recommande vivement https://jajalegroupe.fr/, magnifique feu d’artifice sur la cale d’Arromanches, soirées géniales avec mes amis ukrainiens à rire, à boire et à refaire le monde – BE UKRAIN – bref, tout ce que j’aime, trois jours qui m’ont fait un bien fou.

J’ai également regardé de plus près le programme des festivités fin août pour les 40 ans de Zane à Alicante… Cette folle a quasiment privatisé la ville et ses plages alentours sur trois jours pour l’évènement ! J’adore ! Bon, le dress-code, un peu moins « Be fantastic… in white » parce que je suis toujours moche en blanc. Mais bon, je l’aime tellement, ma Zane, que je suis prête à ressembler à une meringue boursoufflée ! [j’aurais préféré l’intégrale-licorne mais je suis dit que sous 40°, ce n’était pas l’idée du siècle]

Et j’ai booké l’avion pour Tampa fin novembre… Thanksgiving chez et avec Zane en Floride ! Tampa… Cela a été ma toute première fois aux Etats-Unis il y a… euh plus de 30 ans. Je me souviens de ma toute première impression, comme quoi tout était plus grand, les lieux, les routes, le ciel…

Puis me dire qu’il n’y avait ici que des gros et des vieux, rien à voir avec les séries qu’on voyait à la télé. Et les haricots verts panés. Et les junk-food party où je vomissais mes tripes après leurs donuts, burgers, candy bars, hot-dogs, maxi-sized pizzas, fries and chips cheddar topping…

Oui, mémorable cette première fois aux States. J’y étais partie pour y rester. Un vague job de jeune fille au-pair en caution d’entrée puis tenter ma chance à Los Angeles en faisant du truck-stop depuis Tampa… Résultat : je suis rentrée en France à l’expiration de mon visa touriste, la queue entre les jambes après un Talent Show bidon à Miami.

J’ai mis beaucoup de temps avant de remettre les pieds aux Etats-Unis. C’était d’ailleurs avec Sean sur 4 jours à Winston-Salem en Caroline du Nord pour le mariage de Zane et Lewis. Par la suite, j’ai enchaîné jusqu’à l’an dernier.

J’ai un œil différent aujourd’hui. Je me sens toujours autant chez moi là-bas, surtout dans le Montana, mais le rêve d’y vivre m’est passé. Pas contre d’y aller pour le boulot un an voire deux mais pas plus, je pense. Mais pas en Floride. C’est dire que j’aime Zane et Thanksgiving.

 

  • Qu’est-ce qui te gêne avec lui ?
  • Bah c’est un peu lié au boulot…
  • Et alors ? Si ça se passe mal, tu continueras de le booker pour tes guests et pour tes déplacements à toi, tu prendras un autre chauffeur !
  • C’est vrai, c’est une mauvaise raison.

Discussion avec Joan le week-end dernier au sujet… du chauffeur VTC qui m’emmène souvent dans mes déplacements ile-de-franciens avec lequel je sens bien qu’il y a moyen. Et pas besoin de mon don extra-sensoriel pour m’en rendre compte. C’est pour cela que j’en ai parlé à Joan qui a toujours de bons conseils en la matière.

  • Je suis feignasse, je crois, ou j’ai peur. En tout cas, ce n’est pas moi qui ouvrirais la porte.
  • Et si c’est lui qui l’ouvre ?
  • Bah chépa.
  • T’as peur de quoi ?
  • C’est pas vraiment de la peur, c’est plus de l’appréhension de comment je pourrais être, de comment je devrais être, je ne sais plus, moi ! Et tout ce toutim de début de relation, là j’avoue que c’est de la fainéantise, ça me soûle.
  • Mais non, c’est facile et c’est le meilleur !
  • Mouais, la dernière fois, je me suis emballée le mors aux dents pour me demander 3 mois plus tard quelles avaient été les raisons de mon enthousiasme.

C’est sûr qu’aujourd’hui, je suis un modèle de circonspection. J’apprends de mes erreurs. Si un homme ne correspond pas en tout point ou presque à ce que j’attends, je ne donnerai aucune suite. Ça me conforte de plus dans mon célibat que je choie comme un butin de guerre.

Mais là, j’avoue, je suis bien embêtée car ce mec me plaît. Bel homme dans mes âges, divorcé, ayant vécu 1000 vies comme moi, on partage les mêmes points de vue, on a la même façon de fonctionner, on discute de tout, on rit, on échange…

Ce que j’apprécie par-dessus tout, c’est qu’il retient ce que je lui confie. Souvent, il me dit « J’ai pensé à vous l’autre jour, car vous m’avez dit que… », il s’intéresse à ma vie, à moi… J’aime aussi qu’il n’y aille pas avec ses gros sabots, c’est tout en finesse, subtilement, par touches.

Et que dire du fait qu’il m’ouvre la portière, s’occupe de mes sacs, vient me chercher avec un parapluie quand il pleut ? D’accord, c’est son job. Ça n’empêche que c’est chouette.

Si je sais tout ça, c’est parce qu’on passe environ 2 heures ensemble chaque semaine depuis un mois. Il m’emmène et me ramène de Roissypole où nous allons fermer le bureau d’une filiale du groupe et comme la personne normalement en charge de ça est à Aix, c’est plus facile que cela soit moi – relativement sur place – qui m’en occupe.

Et bref, dans la voiture, on papote. Au début, des généralités puis sont vite arrivés des sujets plus personnels. Ce n’est pas encore de la complicité mais force est de reconnaître une fluidité dans nos échanges qui peut laisser en présager.

Le taxi-VTC en mode Slow-Dating, ça me plaît bien. Et le vouvoiement, toujours de rigueur, me va également. Cela a ce côté un peu suranné qui tranche avec les Meetic et Cie, ça me renvoie à une autre époque où l’on faisait la cour, où l’on contait fleurette, où l’on prenait le temps d’apprendre à se connaître avant même le premier effleurement de mains…

Et mercredi dernier, texto à Joan et Miles : « Hey guys, the VTC driver just asked me out on an almost date over lunch next Wednesday… And I said yes ! HAHAHA »

Un presque date, donc, mais qui ressemble à s’y méprendre à un vrai. Et les mots par mail le lendemain de celui que je vais prénommer Rheed, à propos d’une modification de facture et du fait que je ne voulais pas faire ma Monique, la secrétaire de son client particulier avec laquelle il est en discorde, m’ont surprenamment touchée :

« Oui, bien sûr, je m’en occupe de suite. Concernant Monique, attention vous vous en approchez dangereusement, je plaisante bien sûr. Monique, c’est la force obscure, et vous l’opposé. Très bonne soirée. »

Quel dommage que mercredi prochain, je sois en tenue de combat pour cause de mise en cartons… Oh et puis non, c’est mieux comme ça : pas de tralala. Tous mes derniers dates ayant été foireux, je me dis qu’un déjeuner semi-professionnel a peut-être plus de chances d’en générer un second.

LA VIRGULE

« Quoi ?!? Maman elle ne fume pas de pétards dans sa chambre quand même ?!! Elle a invité ses potes aussi et ils ont mis le dawa ??!! Te laisse pas faire, franchement !! »

La nonchalance des gens au téléphone dans le métro. Moi, ça ne me viendrait pas à l’esprit d’étaler ma vie aux oreilles de parfaits inconnus. A supposer que j’en ai une. Bon, c’est drôle quand même, surtout quand on zappe la virgule essentielle « Maman, elle ne fume pas de pétards dans sa chambre quand même »…

 

Samedi 1er juillet 2023

Bon, comment je vais ? Pas trop mal, je dirais. Aussi bien que puisse aller un bulot à marée basse. Je m’aperçois que tout glisse sur moi, rien n’a prise ni emprise, l’ultra-détachement est devenu une seconde nature chez moi.

Bien, pas bien ? D’aucuns diraient – et ils ne se gênent pas – que ce n’est pas bon pour ma santé mentale, ma santé sexuelle, ma santé tout court mais… comment le néant peut-il être néfaste ? Ce n’est pas un choix, certes, mais ce n’est pas une punition non plus. Disons que c’est une situation que j’ai laissée s’installer avec zéro volonté de la changer.

Je ne suis pas vide pour autant. Je me sens même assez en phase avec mon microcosme intérieur. Ça bouillonne toujours mais cela ne me crame plus les entrailles comme avant. Je ne suis plus en état d’urgence vitale où tout n’est que chaos et confusion. Je suis d’un calme olympien.

J’ai surtout appris l’indulgence envers moi-même. Et la procrastination XXL. Je m’autorise les calendes grecques et le coinçage de bulle sans vergogne. Même le ménage ! Monk en ferait une syncope mais le minimum syndical en la matière me va bien désormais. Ou écrire dans ce blog. J’ai les mots, puis j’ai la flemme de les coucher par écrit.

Tout ça pour grotter force 12. Pour ma défense, je récupère de ma semaine ultra-chargée, mais bon. Je me coupe du monde entier, je m’enferme dans ma bulle-cage de Faraday où tout n’est que vieilles séries pourries, Solitaire et Boggles en ligne, en pyj pendant 48h… J’ai bien quelques remords, je me fais souvent la morale à moi-même, mais en fait, je m’en fous.

Honnêtement, qui ça emmerde que je sois un gros lézard anémié, hein ?

« Bon, quand est-ce que tu te remets au dating ? T’es plus toute jeune et faut y aller tant que tu es encore potable, tu te gâches en restant célibataire ! » Merci, les filles. Bah ouais. Mais non. L’équation est simple : les mecs qui me plaisent ont l’âge d’être mes fils ou sont mariés avec enfants jusqu’au cou et les sites de rencontre me soûlent au plus haut point. Est-ce que je crois au hasard ? Non plus. En fait, je m’en bats la coquille.

Quand je repense à mes « dates » plus calamiteux les uns que les autres, j’en ai des frissons d’horreur. Un en particulier qui, même si cela me fait hurler de rire encore aujourd’hui car tellement absurde, illustre parfaitement mon aversion désormais des blind-dates où tout n’est qu’apparences et chasse au fast-sex dissimulée.

C’était il y a un an. Rendez-vous précautionneux à équidistance, je le vois arriver au loin et cela me conforte dans l’impression que j’ai eue lors de nos échanges téléphoniques : il ne me plaît pas. QI d’une huître et physique trop travaillé à mon goût. Mais je me suis dit, c’est le jeu, on va boire un verre, qui sait, il me réserve peut-être une bonne surprise.

Salut – Salut, claquage de bises et l’on se dirige vers les bars du quartier en échangeant des banalités. On ne fait pas dix pas qu’il pose sa main sur mon bras et qu’il me sort :

  • Je t’arrête, je ne veux pas perdre de temps, je ne veux pas te faire perdre le tien, ça ne va pas le faire…
  • Euh… Physiquement, tu veux dire ?
  • Bah oui.
  • Okay… On s’est déjà vus pourtant, on a échangé des photos, qu’est-ce qui te faire dire ça ?
  • Bah en fait, je sais ce que je recherche, je veux une femme mince et là je te vois, tu es – comment dire – bien portante et ça ne me va pas…

Là, je pars dans un grand éclat de rire, c’est tellement énorme que je n’y crois pas ! Je regarde autour de nous, voir s’il n’y a pas une caméra cachée ou des gens en train de pouffer en mode grosse blague à deux balles, mais non.

  • Bon, je te remercie de ta franchise, c’est rafraîchissant, on va dire. Alors, comme on a fait de la route toi et moi pour arriver jusqu’ici, allons boire un verre et puis basta, qu’en penses-tu ?
  • Non non, je suis désolé, je n’ai pas de temps à perdre.

Et il se barre !!! 3 minutes montre-en-main, le date !!!

Bref. J’étais tellement soufflée, sur le cul, que je suis restée débout dans la rue les bras ballants à rire nerveusement. Puis, j’ai appelé Mamie Cameron qui habitait à côté, je me suis invitée chez elle et au final, j’ai passé une très bonne soirée.

J’en ai parlé à tout le monde autour de moi, j’ai demandé l’avis à plein de garçons différents, de tout âge, leur demandant ce qu’ils auraient fait à sa place. Tous ont été unanimes : ça ne se fait pas, ça ne se dit pas, ils seraient au moins restés le temps d’un verre et auraient prétexté une urgence soudaine pour s’esquiver.

Ils ont été, de plus, très choupinou en me disant que ce mec était bigleux en plus d’être con car j’étais mince et jolie comme un cœur… Oohh…

Quel mufle. Bien portante… S’il m’avait posé la question au téléphone avant, je lui aurais répondu : « Je suis mince, mais pas TRES mince. Et si tu commences comme ça, ce n’est pas la peine de continuer ! »

Voilà. J’ai eu depuis quelques autres dates. L’un avec un psychopathe pédophile incestueux (mais beurk), un autre avec un mec qui vivait avec son ex-femme et son nouveau mec (le vaudeville, très peu pour moi), et un ou deux on va dire « normal » mais sans suite d’un commun accord. Et stop après ça.

A mon sens, ces sites de rencontre font tout sauf du bien. Ça me rappelle une chanson que j’avais écrite sur le sujet, oh il y a bien 15 ans :

MYTHIQUE SCHIZOPHRENIE

PART 1

La nuit dernière, j’ai fait ce rêve doux-amer

Où j’étais célibataire et prête à rencontrer quelqu’un

Suis allée sur le net

Ne savais pas encore

Que ce serait l’expérience la plus effrayante de ma vie !

Parlé

Vraiment, c’est horrible, quel cauchemar!

Comment un être humain peut-il rentrer dans ces impitoyables cases ?

J’ai eu non seulement ma cible à scanner mais moi-même également

Je ne me connais pas moi-même, comment quelqu’un d’autre le peut-il ?

Bref, j’ai joué le jeu et voici ce par quoi je suis passée…

 PART 2

La nuit dernière, j’étais coincée au commissariat de police

Où l’on m’a posé férocement tout un tas de questions…

Quelle taille faîtes-vous ?

Vous pesez combien ?

Et quoi ?!! Et je vide mes poches comme une criminelle ?!

Parlé

Je me demande vraiment ce qui se serait passé si mes réponses avaient été erronées?

Oui, et si j’avais mis que je mesurais 1m20 et que je pesais 100 kilos ?

Des sorties ? Non, je suis casanière.

Des hobbies? Glander sur le canapé à regarder la télé.

Caractère ? Psychopathe et grincheuse…

 Pont

Fumez-vous? C’est une blague?!!

Quell est votre style? Pour quoi faire ?

Que préferez-vous chez vous ? Ma voûte plantaire.

Quel est votre niveau de revenus ? N’importe quoi !!!

PART 3

J’ai fait de mon mieux pour remplir les cases et suis parvenue à me connecter

Moins de 30 secondes se sont écoulées avant que je ne me fasse taggée

La chasse est ouverte

J’ai intérêt à courir

Des centaines de demandes « Soyons amis » sont alors apparues

Parlé

Franchement, les gars, je n’ai même pas mis de photo !

« Salut, comment tu t’appelles ? Tu ressembles à quoi ? »

« Tu as une photo ? Une webcam ? Es-tu une bombasse ?”

Personne ne m’a dit que c’était un site pour du sexe rapidos !!

Bande de chacals hypocrites, j’ai été trop naïve !!!

 PART 4

J’ai cru que c’était un site amical et charitable

J’ai rêvé que cela pourrait être le bon moyen pour rencontrer un chevalier

Amoureux en solde

Désespoir et tempête

Comment faire du fric avec la solitude des gens

Parlé

Je suis encore sceptique à propos de tout ça, j’imagine que c’est parce que je suis trop vieille pour ces conneries

Je ne sais pas, ça a pourtant marché pour des gens que je connais, les chanceux !

Mais j’ai plutôt l’impression que c’est plutôt une jungle impitoyable

Où les rêves et les illusions meurent aussi vite qu’ils naissent

Est-ce ainsi que va le monde de nos jours lorsqu’on est célibataire ?…

J’ai toujours eu du mal à me vendre. Dans tous les domaines, qui plus est celui-là. Et je n’ai pas l’âme d’un trackeuse. Ni proie, ni châsseresse. La messe est dite.

Et que dire de Walter ? Toujours dans mon collimateur. Quoique, j’ai réussi à m’en affranchir il y a quelques temps.

PART 1

  • [Walter] J’ai hâte de te voir.
  • Tu peux m’appeler déjà. Quand tu veux. Même si je sais que tu ne le feras pas.
  • Pourquoi dis-tu ça ?
  • Parce que je suis ton anathème.

PART 2

  • [Walter] Tu ne mas pas répondu, m’accepterais-tu convalescent ?
  • Take you as you are as you take me as I am, deal ?
  • Je te prends comme tu es, avec tous tes démons et tes bons côtés.
  • Looks like wedding vows J FYI no demons anymore on my side.

PART 3

  • [Walter] Je rêve beaucoup de toi. J’aimerais tellement venir prendre ta main. Mais ma santé est un véritable yoyo. Je pense à toi chaque jour, rêve de toi souvent et t’aime depuis toujours. Admettons que je te dise qu’on se voit dimanche, je ne sais même pas si j’irai bien ou mal. J’en suis là.
  • Je peux être là pour toi, même si tu es mal.
  • J’aimerais que l’on se rencontre. J’en ai vraiment envie. Je t’aime, je le sais.
  • Tu fais le grand saut, tu pars en week-end avec moi : je pars en Normandie le vendredi 28 et je reviens le dimanche 30. « Oui, non, non, oui, t’es folle… ? »
  • Ce serait un bonheur inimitable ! Je suis au fond de mon lit, je ny arrive plus. Tu n’as pas besoin de ça.
  • Try me.

PART 4

  • [Bibi] So how are you today ?
  • Il me faut reprendre une activité physique au plus vite pour retrouver la forme. J’espère que l’on puisse déjeuner ensemble très prochainement, en espérant ne pas avoir une tête effrayante !
  • Qu’attends-tu de notre rencontre ?
  • De voir si on se plaît toujours !
  • A ton avis ? Je pense que l’on a dépassé ça depuis longtemps, toi et moi.
  • Oui mais je vais peut-être te faire peur.
  • Je te vois au-delà.

PART 5

  • [Bibi] Hey, y a mon BFF qui dit que c’est n’importe quoi nous deux, ou plutôt l’absence de nous deux, que ça n’avance pas, que ça ne mène nulle part blablabla… Qu’en penses-tu ?
  • Bah tu lui diras qu’effectivement tu as fait un choix en 2013, un autre choix influencé par un vilain barbu et une rousse nocive. Voilà pourquoi on en est là aujourd’hui. Le temps passe, la vie passe… La santé nous joue des tours… La Vie, quoi.
  • So this is all my fault ? It explains a lot.

PART 6

  • [Walter] Un dîner ? Mercredi ? Saint-Emilion ? A toi de voir.
  • N’es-tu pas fatigué de cette ’’danse’’ ? On a cette chance inouïe, après tout ce temps, d’être ensemble, on est libres, tes enfants sont grands tout ça, mais tu restes, de ton aveu, bloqué 10 ans en arrière… Tout est possible, il faut juste le vouloir. Moi, je vis dans l’instant, je regarde éventuellement devant mais plus jamais en arrière. Ainsi, je ne te dis pas « OK voyons nous » parce que tu vas à nouveau annuler et le cycle infernal va continuer encore et toujours. Just make it happen or do not make it at all.
  • C’est toi qui vois, j’y serai!

PART 7

  • [Walter] Back home…
  • Hey, dans le train qui m’emmène à Aix pour le boulot, je repense à notre loupé d’hier soir. Désolée. Pour être franche, je pensais que ce serait un autre acte manqué de ta part, je n’ai donc pas donné suite. Me suis dit « A quoi bon, il va annuler une énième fois… » mais le fait que je t’écrive là, me fait réaliser que cela me touche plus que je ne l’aurais pensé. Peut-être a-t-on encore des choses à écrire, toi et moi, je ne sais pas… Bref, peux-tu m’assurer que si l’on se fixe un autre rdv, disons semaine prochaine, tu n’annuleras pas ?
  • Bon déplacement. Je te contacte très vite.

PART 8

  • [Walter] Tu n’as pas déménagé ? Indéboulonnable ? Pourrais-tu changer de coin si tu avais une bonne raison ?
  • Oh que oui.
  • J’ai beaucoup réfléchi à ce que tu m’avais écrit Une chance inouïe se présente devant nous »… [devant mon absence de réponse] Tu ne réponds pas tellement…
  • Bah t’as qu’à m’appeler, je réponds mieux.
  • Ah c’est pas faux non plus.
  • Vraiment, j’en peux plus de ces échanges virtuels. Appelons nous, voyons nous mais stop à cette communication par messages.
  • OK OK.
  • J’attends donc ton appel. Anytime.

J’attends toujours. C’est faux, je n’attends pas, je n’attends plus. Je fais ma life, comme on dit, le deal est clair pour moi désormais. 4 mois de parlotte stérile après 22 ans tout aussi infructueux et on en est toujours au même point. Un wake-up call.

 

Côté boulot, cela prend une tournure que je n’avais pas vue arriver. Certains commencent à me soûler grave.

  • Ce n’est pas à toi de faire ça, c’est aux zozos de Manchester !
  • Bah oui mais ils ne sont pas sur site, comment on fait ?
  • Certes, mais tu passes trop de temps dessus alors que tu as autre chose à faire.
  • Je sais bien. Mais les zozos de Manchester reviendront vers moi à un moment donné et si je n’ai pas suivi l’affaire, ce sera un cauchemar pour raccrocher les wagons !
  • Franchement, tu as plus de plus-value à nous pondre une belle procédure d’on-boarding qu’à gérer des problèmes de clim !
  • Euh… la procédure d’on-boarding existe déjà : elle est bloquée au niveau des RH depuis février !
  • Ah bon ? Et pourquoi ?
  • Yo no se. Je ne suis pas RH.

Les yaka-fokon-tunaka à leur sauce commencent à me taper sur le système. Sans compter que j’ai 2 boss qui, même s’ils sont sympas, me donnent trop souvent des instructions contradictoires. J’avance dans un sens et l’autre me dit de faire demi-tour. Ou l’un change d’avis, ne m’en informe pas et je rends une copie à côté de la plaque. Ou simplement oublie ce sur quoi on s’est mis d’accord lors de notre point mensuel.

Bref. Leur joyeuse organisation bordélique devient pesante au quotidien. Surtout quand on remet en cause les initiatives que j’ai pu prendre, faute d’avancée sur certains sujets. J’en viens à me dire que si une autre opportunité de boulot s’offre à moi, je ne la dédaignerai pas.

Alors, j’aime toujours autant mon job et je m’y donne corps et âme sans rechigner. Mais je ne veux pas tout en attendre, je sais ce que je vaux, aujourd’hui je suis là mais demain, je peux être ailleurs…

Ah et leurs fameux « C’est confidentiel, je compte sur toi, tu n’en parles à personne ! » alors que la plupart du temps, tout le monde est déjà au courant, ça me fait doucement rire. Est-ce que j’ai une tête à divulguer des secrets-défense, moi ? Bon, c’est le cas, mais seulement à QNO parce que c’est mon best buddy au boulot en qui j’ai toute confiance et aussi parce que ça fait trop du bien de gossiper à tire-larigot. Et si je me fais virer pour ça, bah je ne m’en prendrai qu’à moi-même.

 

Allez, aujourd’hui, c’est l’anniv’ de Toto. M’en vais appeler mon petit frère puis replonger dans mon bullage sans scrupule aucun, en grignotant de belles cerises avec délice.

TUIT-TUIT ANS

Le temps. Un insaisissable, irrattrapable, impitoyable? Ou un adoucissant qui polit les angles les plus saillants ? Y a 3 jours, j’ai eu tuit-tuit and et je me trouve vachement plus mieux que quand j’avais 20 ans.

 

Samedi 13 mai 2023

J’ai encore mal aux cheveux de ma soirée de mercredi. Cela a pourtant commencé très discrètement le matin avec les quelques collègues au parfum me murmurant « Joyeux anniversaire » entre deux meetings.

Je me suis dit, si ça reste comme ça, ça m’arrange, car pas le temps de penser à une quelconque futilité dans une journée aussi chargée. Puis, un post-it-cœur « Joyeux anniversaire » sur mon écran d’ordi. Puis, un gros hug en plein milieu de l’open-space. Puis, une cascade de « Je ne savais pas : joyeux anniversaire !!! ». Et la chanson consacrée entonnée par toute la smala dans la cuisine.

  • Tu vas fêter ça, quand même ?
  • Euh non…
  • Un verre avec nous ce soir, au moins ?
  • Euh… d’accord.

Et quelques Spritz St-Germain plus tard, certainement trop nombreux pour mon estomac à jeun, je me suis retrouvée dans le dernier métro à comater en mode dolmen sur mon strapontin.

  • Ça va, Madame ?
  • Voui, chui fatiguée.
  • Y a que la fatigue ?…

Ducon. Bref, vomi un peu en rentrant, dormi quelques heures pour recavaler au boulot pour une nouvelle journée ultra-chargée, ponctuée qui plus est, par une Office Party avec la troupe de VIP américains.

Suis descendue trois fois de la rame. En PLS sur le quai. A 9h du mat, ça la fout bien.

J’ai skippé l’Office Party vers 21.00. SMS de Big Boss :

  • Tu es partie ?
  • Oui, je suis épuisée.
  • Désolé pour insister lourdement sur la machine à kfe. Je tenais à te remercier pour tout ce que tu as fait par ailleurs, je sais que ça représente beaucoup de travail. Bonne nuit.

Et moi qui pensais me prendre une avoinée pour être partie comme une voleuse…

Bon, voilà. Le crû-anniv 2023 était très sympa. Et au final, bien moins mouvementé que le crû 2022. Y a un an, je me tapais les 300 miles de Kalispell à Bozeman pour catcher mon avion de retour en France. J’avais un steak sur le genou, une épaule endolorie, un estomac en vrac et les oreilles farcies des jurons et autres borborygmes de mon voisin de motel aux parois plus fines que du PQ. Et l’intention de faire une croix sur ces grands voyages toute seule avec ma fibromyalgie.

 

11.15. Suis moulue. Ça m’arrive quasiment à chaque week-end, ces temps-ci. Mes semaines sont tellement chargées, je me demande d’ailleurs comment je parviens à tenir. C’est surtout, lorsque je m’arrête disons un week-end prolongé, pour raccrocher les wagons en rentrant que c’est dur.

Faut pas que je prenne deux semaines de vacances, sinon je ne reviens pas.

         

CREVETTE vs LAMANTIN

« Bonjour Bichette,

J’espère que vous allez bien. De notre côté, nous avons décidé de quitter Parics prochainement pour nous installer en Haute-Savoie. Nous allons mettre en vente l’appartement probablement d’ici juin 2024 pour financer notre nouvelle maison savoyarde.

Avant que je trouve un job là-bas, je vais venir vivre dans l’appartement. JP viendra de temps en temps et aurait besoin d’un parking. Est-ce que nous pourrons reprendre votre parking en juin 2023 ?

Merci, bien à vous. Mister Cho. »

Mail du propriétaire de mon parking jeudi. Et ça m’a faite cogiter. Au point même d’envisager de déménager.

 

Dimanche 16 avril 2023

Je me suis dit qu’il ne manquerait plus que les proprios de mon appartement décident eux aussi de vendre. Je serais prioritaire, étant dans le logement depuis 12 ans, mais pourrais-je obtenir un crédit en étant intérimaire, même si grosse paye ?

Le voudrais-je également ? Car je n’ai toujours aucune velléité à devenir propriétaire. Sans compter qu’avec mes dettes du restaurant, il vaudrait mieux que je continue à faire profil bas vis-à-vis de la banque.

Bref, j’ai donc pensé à déménager, en location toujours. Outre un montage de dossier que j’imagine cauchemardesque – encore dû au fait que je sois en intérim – l’idée de démanteler un nid que j’ai mis 12 ans à construire me crève le cœur.

Et surtout, déménager où ? Je me suis rappelée Shushu et ses critères impossibles… Tiens, quels seraient les miens :

  • Avec parking
  • Proche d’un métro
  • Avec un extérieur, même un micro-balcon
  • T2 ou grand T1
  • Pas de vis-à-vis direct
  • Etage indifférent mais ascenseur si étage élevé, RDC OK
  • Au calme, bien insonorisé
  • Loft industriel, voire friche réhabilitée bienvenue

Rêve-je tout haut comme Shushu ? La différence, c’est que je n’ai pas son impératif de budget riquiqui. Donc, oui, je peux espérer.

Mais j’ai trouvé un autre parking à louer dans la résidence. Au même prix. Ça a mis un stop à mes divagations. Ce coup de pied dans ma fourmilière a toutefois été bénéfique. Ne rien prendre pour acquis, se renouveler, se remettre en jeu, c’est mon mojo et même si ma nature profonde est l’ancrage permanent, réfléchir à d’autres horizons m’a fait le plus grand bien.

Le piaf que je suis peut changer de branche demain.

 

C’est peut-être à cause du printemps mais ça bouge de partout en ce moment. Dans mon ancienne boîte, notamment. Shannon et Bob sont devenus tellement insupportables que les gens se barrent par wagons. Ce qui peut-être les arrange, car le Covid n’étant plus d’actualité, leurs profits sont au plus bas…

Brice de Nice, Céline, Mamie Cameron… Pot de départ ce mercredi au Café Oz à Denfert. Moi, je ne regrette en rien mon départ de cette boîte poussiéreuse et passéiste, je suis sûre quil en sera de même pour eux.

Sont parties également – sans que ce soit de leur volonté cette fois-ci – Germaine et Chantal… Germaine, j’ai hurlé HALLELUJAH quand je l’ai appris, cette vieille mytho qui était autant Responsable Qualité que je ne suis Présidente des Etats-Unis. Et Chantal censée me « remplacer », une schizo off-her-meds qui n’avait de compétence précieuse pour Shannon que d’habiter à 10 minutes du bureau, comment dire? Mouarf.

Bref, c’est rigolo de me replonger lors d’un pot avec mes ex-collègues, dans ce qui a été mon quotidien pendant presque deux ans. J’avoue avoir décroché un peu lors du bitchage sur Shannon, car s’il y a bien une personne sur terre incapable d’évoluer, c’est bien elle, c’était donc pour moi du remâché.

J’ai tellement changé de planète, aussi !!!

 

11.30. Je vais me faire des épinards puis me mettre à bosser. J’ai un reporting compta et des plans de rénovation à finaliser. Même s’il faudrait plutôt que je m’occupe de ma couenne. Faire un peu de sport. Et perdre quelques kilos.

L’est loin le temps des 2 heures quotidiennes de danse-gym-Wii. La ménopause, la paroxétine n’aident pas non plus, je dirais même que ce sont des facteurs ultra-aggravants. Mais je ne peux rien faire contre l’un et je ne peux pas me passer de l’autre, il ne me reste que le sport. Mais je n’ai tellement pas le temps ni la force physique bien souvent pour m’y remettre.

Avant, j’étais une crevette. Aujourd’hui, je suis un lamantin.

Ça m’ennuie un peu, j’avoue. Je ne me rachète même pas de fringues car ce serait reconnaître que j’ai grossi hahaha. Il faudrait, pourtant, parce que je ne ressemble à rien, engoncée et boudinée.

Mais bon, comme le dit Dutronc « J’y pense et puis j’oublie, c’est la vie, c’est la vie… »

Lamantin philosophe.

LA TRUFFE AU VENT

« … La retraite à 60 ans, on s’est battus pour la gagner, on se battra pour la garder ! »

En boucle pendant une heure dans le métro par une horde d’étudiants ébouriffés mardi dernier.

Samedi 1er avril 2023

Il est loin le temps des poissons. Quoique Tonton ce matin, en réponse à mon mail annulant ma venue le week-end prochain, m’a demandé si je blaguais. I wish. Le lundi de Pâques en Finlande, ils ne connaissent pas.

Au départ, Toto et moi avions pensé louer un truc ensemble près d’Andorre, l’occasion d’aller faire un coucou à Tonton et Tata qui ont déménagé près de Toulouse et pour moi d’aller faire le plein de tabac, comme la dernière fois à la Toussaint à Dunkerque.

Toto a trouvé que cela faisait trop loin, on s’est dit alors près de Toulouse, pour finalement annuler. Toto pour des raisons de planning de stage de ma nièce, moi pour des raisons de déplacement professionnel de dernière minute. Partie remise. J’espère.

 

Allez, retour sur ces trois semaines passées :

  • Un séminaire à Aix au pas de course, avec annulations de trains à gogo à gérer entre deux sessions de Budget Forecast et des restaus étoilés qui crisent parce qu’on est 6 au lieu de 10…
  • Un week-end en Normandie où bien sûr il a plu tout du long donc exit ma longue balade sur la plage, et ramener Joan à Roissy CDG car elle partait rejoindre Sarah-Jane à Singapore…
  • Un week-end chez Toto à courir pour la journée Portes Ouvertes du lycée de ma nièce, le cimetière, la visite d’une vieille amie de la famille, la coiffeuse qui a dû reprendre la cata de mes coups de ciseaux intempestifs et rageurs en rentrant d’Aix (en avais ras le pompon de ma tignasse incoiffable, trop longue et surtout bien trop demandeuse en soins que je n’avais pas le temps de lui accorder)…
  • Enfin et surtout, des journées de boulot ultra-denses où j’ai dû monter en puissance sur des projets titanesques, le tout ponctué de pots et de dîners corporates…

Oui donc, trois semaines au rythme infernal. D’ailleurs, ça n’a pas loupé, mon corps a dit stop hier. En croix mais devant mon écran jusqu’à 21.00. C’est mon tarif actuel au taf, j’approche des 60h/semaine…

Mais je ne me plains pas, car j’adore ce que je fais. Bon, ça se bordélise un peu plus les jours de grève, avec mes workshops à adapter selon les annulations des participants internationaux, avec les taxis qui mettent 2 heures à arriver, les métros qui ferment qui me font faire le tour de l’Ile de France pour rentrer chez moi… Bref, c’est assez funky, ces jours-là.

Ah la contestation de la réforme des retraites… Tiens, faudrait que je calcule pour moi. A vue de nez, je pense que j’en prends jusqu’à 70 piges. Mouais. Bon, j’ai pas d’avis sur la question. Comme pour les antivax. J’entends les deux camps mais au final, je m’en bats la coquille.

Je me dis que je suis en vie, que je ne crains pas de me prendre un missile sur le pif, et que de vivre au jour le jour sans penser au lendemain me rend heureuse.

Et je le suis. J’ai trouvé un équilibre, une sorte de consensus intérieur qui m’apaise. Et la solitude qui va avec ne me pèse pas le moins du monde. Elle est d’ailleurs très relative, car chaque jour je rencontre de nouvelles personnes, j’échange, je ris, je partage. Bon, OK, c’est dans le cadre du boulot mais ça me va bien.

Et les week-ends où je ne bouge pas, je grotte en pyj pendant 48h, téléphone(s) éteint(s), une sorte de reset de l’esprit et des oreilles qui me permet de repartir dans le tourbillon complètement requinquée.

De n’avoir personne d’autre que soi à se préoccuper, pas d’enfants, pas de mec, plus de parents en fin de vie, je trouve que c’est un luxe. D’aucuns diraient que c’est un anathème. Ou une prise de voile. Mais tant que c’est un choix, que ce n’est pas subi, où est le problème ?

Personne ne m’emmerde et je n’emmerde personne. Je revendique ce cessez-le-feu. Poutine ferait bien de s’en inspirer.

Toutefois, s’il est une chose que je déplore dans ma vie en ce moment, c’est d’avoir quasiment zéro temps pour moi. Je ne parle pas du grottisme de certains de mes week-ends. Oui, j’aimerais reprendre l’écriture de mon roman, refaire de la musique, voyager en mode touriste et pas en Executive woman qui court de conférences en séminaires sans voir autre chose que l’aéroport et les hôtels, même s’ils sont 5 étoiles, j’aimerais passer plus de temps avec mes amis et juste buller de temps à autre…

Allez, je me fixe ça comme objectif : du temps pour moi. Le printemps est là, il est temps de mettre à jour mon logiciel interne.

Et hop, c’est parti : je pose quelques jours à la fin du mois car Mamie Cameron me re-prêtant Stan (suis folle de joie !) je vais en profiter pour aller me promener en forêt et sur la plage, sans téléphone et la truffe au vent.

« WORK HARD, PARTY HARD »

« Bichette, si tu savais à quel point on est heureux de t’avoir recrutée ! Tu ne nous quittes pas, hein ? »

Jeudi soir à la soirée de Noël avec force embrassades et yeux humides d’émotion.

 

Samedi 11 mars 2023

J’ai trouvé qu’ils en faisaient un peu trop. J’ai compris cependant qu’ils étaient sincères. Comme des enfants dont je serais devenue la marraine version bonne fée.

  • Trop merci d’avoir organisé cette soirée !!!
  • Euh j’ai rien fait, j’ai juste appelé…

Bref. Je commence à tous bien les connaître désormais. Une famille, une tribu. Je ne m’en sens pas encore un membre émérite mais ça en prend le chemin. Même les big boss et leurs big boss me font des hugs et me remercient pour mon travail en grande effusion… J’avoue, ça me met un peu mal à l’aise, moi l’allergique aux compliments.

Et cette soirée de Noël, longuement attendue, qui a failli là encore être annulée à cause des grèves… Normal que les gens soient débordants de reconnaissance. Mais à mon encontre, c’est rigolo car vraiment, ce n’est pas de mon fait.

Turbulente, pirouettante, bisouillante, chantante et dansante, selfies-à-gogoante : une soirée d’entreprise peu commune, bien loin des standards en la matière qui ont tendance, malgré leur volonté affichée d’unifier autour d’une seule valeur, à sectariser et à générer des contre-soirées une fois le discours du Président passé.

Là, le Président a fait des tractions sur une poutre sous les encouragements de tous, a levé son verre en déclamant « Allez-y, les gars, tout ce qui dépasse, c’est pour moi ! », il a emmené tout le monde en after et en sur-after, dormi 3 heures et revenu au bureau le lendemain des épis sur la tête et les yeux semi-ouverts…. Ça donne le ton !

Moi, j’ai lâché l’affaire après le restau vers 1.30 du mat. Ça faisait un bail que je ne m’étais pas endormie dans un taxi pour me réveiller in extremis et grommeler un « Merci, bonne soirée ! » en semant allègrement mes boucles d’oreille, mes chaussures de bal et mes deux téléphones dans la voiture.

Ça faisait un bail aussi que je ne m’étais pas couchée en mode licorne morte, toute habillée et pas démaquillée. Bien sûr, pas mis de réveil… Suis arrivée au bureau à 11 heures avec probablement encore 2 grammes d’alcool dans chaque lobe de mon foie.

Bureau au calme olympien car les rares personnes présentes cuvaient silencieusement sur leur ordi et les quelques réunions du jour se sont tenues sur un ton plus que feutré, tellement les voix étaient éteintes…

Heureusement que j’ai skippé les afters ! J’ai voulu rester digne, ne pas me donner en spectacle. C’est en ça que je sais que je ne souhaite pas (encore) faire partie intégrante de cette joyeuse équipe. Non pas par snobisme mais parce que j’ai appris à garder désormais une certaine réserve lors d’évènements de ce type. Mais à la prochaine soirée, officieuse si possible, je le sais, ma réserve sautera.

 

10.34. Bon, qu’en est-il sur le front privé ? Le week-end prochain, je vais au Normandie voir Joan et Miles. Depuis le 11 novembre dernier, il est temps de catch-up. J’ai d’ailleurs posé vendredi prochain en récup pour passer 3 bons jours avec eux. Une longue balade sur ma plage ! Sans téléphone(s), les cheveux au vent, ô que ça va me faire du bien !

Ah oui, faut que je booke mes vols pour Alicante cet été : Zane va faire une fête monstrueuse pour ses 40 ans, je ne peux louper ça. Faut que je regarde aussi le prix des billets pour les US en mai, j’irai bien dans l’Oregon pour mon anniv’…

Allez, c’est pas tout ça, faut que je fasse aussi ma valise car lundi je pars à Aix pour le boulot…

#Je kiffe ma life.