Saison 5

TROIS JOURS AU PARADIS

« Oh, des tommettes anciennes ! Oh, des volets en bois ! Oh, un grand jardin ! »

Mon extase absolue mardi dernier en arrivant dans la résidence secondaire de Cameron.

 

Dimanche 5 mai 2024

Un havre de paix, un écrin de nature où tout n’est qu’harmonie, magnificence, plénitude. J’ai eu vite fait de choper la serpette pour tailler les arbustes, de ramasser du petit bois pour le feu du soir, de mettre mon nez dans le lilas et les fleurs de pommiers, de jouer à cache-cache entre les marronniers avec Titou…

La maison en elle-même est un bijou de rusticité que Cameron a arrangé magistralement. Aucune fausse note de bobo parisien, comme la sempiternelle collection de vaches en céramique pour bien dire qu’on est à la campagne. Non, tout ici est chaleureux, d’un goût sûr, sans ostentation. On a l’impression d’y habiter depuis toujours.

Le coin me plaît beaucoup. Un hameau au cœur de la Bourgogne, entouré de collines verdoyantes et de petits sentiers de promenade des plus appelants… Les voisins, de plus, ont tous l’air très sympathique. Cameron ayant ce don incroyable, d’une facilité déconcertante, de se lier avec le plus rustre des ermites, tous les habitants du village, voire ceux du village voisin, sont ses potes.

Et en papotant lors du déjeuner sur la terrasse – dieu que c’est agréable ! – elle me dit que le fermier du bout, outre être un bon parti pour moi, aurait peut-être une maisonnée à me louer… juste en face de chez elle ! Manque de bol, celui-ci s’est absenté pour ce long week-end mais en demandant à la voisine-sentinelle, il s’avère que le loyer serait de 400 euros avec possibilité de cultiver un carré de potager à l’arrière de la maisonnée…

Du coup, ça m’a mis le doute. Cameron m’a dit alors de faire un tableau Pour-Contre, à loyer équivalent :

Appartement à Pétaouchnok

* POUR : à côté de chez Toto et de Maman, petit bourg tous commerces, gare et A6 à 15 minutes en voiture (Paris à 1h40), je connais bien la région, j’y ai déjà quelques repères (la coiffeuse, le garagiste, Super U, etc.)…

* CONTRE : Toto et ses bras en mousse ne pourra pas m’aider des masses et d’une façon générale, je ne dois pas trop attendre d’aide de qui que ce soit car dans le coin, ils sont très adeptes du chacun-sa-merde…

Maisonnée à Tataouine

* POUR : à proximité de Cameron et de son mari qui seraient, à n’en pas douter, d’une aide ultra-précieuse, la possibilité de faire mon jardin, d’acheter mes œufs direct à la ferme, d’aller à la pêche au brochet, le calme absolu, la gare à 10 minutes en voiture (Paris à 1h40 également), je pourrais voir mon Titou quasiment chaque week-end et l’été, piquer une tête dans la piscine…

* CONTRE : aucun commerce à proximité de pieds, à 2 heures de voiture de Maman…

 

Bon, ça ne m’a pas avancé des masses.

C’est pour cela que jeudi, à l’issue de la visite de l’appartement, je n’ai pas signé le bail, disant que j’allais réfléchir une petite semaine, le temps d’avoir plus d’infos sur la maisonnée vers chez Cameron.

Il y a deux semaines encore, je me pensais dans une situation des plus précaires, avec trop de revenus pour avoir droit à un logement social dans la pampa et étant non-prioritaire pour un logement social à Paris. Je me suis vraiment vue finir à la rue. Aujourd’hui, j’ai deux possibilités, comme quoi, la roue tourne.

Il ne reste plus qu’à décrocher un job. Demain, peut-être ?

Et puis, le texto de Cameron : « Coucou, pas de news de JM… Tu devrais peut-être bloquer ASAP l’appart de Pétaouchnok pour ne pas qu’il te passe sous le nez, non ? »

JM, c’est le fermier-bailleur.

Bon, fin du dilemme cornélien, j’appelle demain pour réserver l’appart près de chez Toto.

 

En attendant, je vais finir ma valise car mardi, je repars en Normandie, non pas chez Miles et Joan qui sont ultra-bookés mais chez mes amis Ukrainiens à quelques kilomètres d’Arromanches. J’emmène bien sûr Titou que m’a confié Cameron en rentrant vendredi, cela augure de belles balades sur la plage…

Ah tiens, dans 5 jours, c’est mon anniv’. Que je vais passer sur ma plage à ramasser des coques et à lancer à Titou des bouts de ponton dans l’eau.

Dernière échappée belle avant le grand rush. Car quand je pense à tout le ramdam qui va suivre, j’en ai le vertige…

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