Si je n’étais pas végétarienne et si j’avais réellement gagné au loto, je me serais bien déguisée en poulet moi aussi pour filer ma dem.
Lundi 17 octobre 2022
REMISE EN MAIN-PROPRE CONTRE DECHARGE (2 ex.)Madame,
Par la présente, je vous informe de ma décision de démissionner de mes fonctions d’Assistante Administrative exercées depuis le 1er avril 2021 au sein de l’entreprise.
J’ai bien noté que les termes de mon contrat de travail prévoient un préavis de 3 mois. Cependant, je sollicite la possibilité de réduire la durée de ce préavis à ce qui semble être plus normé pour mon statut non-cadre et mon ancienneté de moins de 2 ans, c’est-à-dire un préavis d’1 mois, soit jusqu’au 17 novembre 2022.
Toutefois, dans le but de mener à terme différents dossiers en cours, je pourrais, à votre demande, consentir à prolonger ce préavis jusqu’au 2 décembre 2022.Je vous saurais gré de me confirmer votre accord sur ces termes et vous prie de croire, Madame, en l’expression de mes sentiments les meilleurs.
Le 17 octobre 2022
Signé Bichette
UN AN QUE JE VEUX PARTIR !!!
Un an que j’envoie des CV à tout-va. Un an que les mails horripilants de stupidité de Shannon me sortent par les yeux. Un an que le « management » passéiste de Boss n°1, la tatillonnerie autistique de Bob et l’inintérêt total de mon poste me défrisent à l’unilatéral.
Ai postulé à six jobs en particulier, ai répondu à quinze interviews, six fois j’ai donné tout ce que j’avais, six fois je me suis projetée en 3D en y croyant de toutes mes forces. Tout ça pour qu’on me dise que soit je ne suis pas assez IT, soit pas assez expérimentée en conduction de travaux, soit pas trilingue… quand on me daignait me faire un feed-back.
J’ai commencé à sombrer dans la loositude, à me dire que je ne valais plus rien, que je n’étais qualifiée au final que pour être la bonniche de Shannon. Le pompon a été en janvier dernier, lors de ma performance review avec la Sainte Trinité.
J’avais préparé le truc, redéfini mon poste avec hausse de responsabilités et bien sûr hausse de salaire. On était alors en pleine bourre, des heures sup à la pelle et une performance bien au-delà de ce à quoi j’étais cantonnée.
« Nous avons été très choqués par vos objectifs, on vous a mal conseillée ou bien ? Ça ne fait même pas un an que vous êtes chez nous, vous demandez beaucoup, je trouve. Déjà, on vous a permise de vous refaire la cerise après votre échec entrepreneurial, il va falloir patienter avant d’atteindre le niveau que vous visez. »
Jamais de ma vie on ne m’avait parlé comme ça. J’ai été blessée d’une force ! Il s’en est fallu de très peu pour que je ne quitte pas le bureau en claquant la porte. Bref, j’ai rongé mon frein et relancé de plus belle ma recherche de job.
Ils m’ont alors mise au placard pendant 4 mois ! Là, pour le coup, j’étais payée à ne rien faire. Ce qui m’a permise au moins de préparer tranquillement mon voyage dans le Montana en mai. Tout ça pour me demander en juin de reprendre les dossiers que je gérais avant, quand l’empotée d’assistante commerciale qu’ils avaient embauchée pour me « remplacer » n’a pas fait l’affaire.
Et puis une, deux, trois, quatre opportunités, dont deux dans un domaine qui m’a enchantée : les actions pour le climat. Apporter ma pierre à l’édifice, si petite soit-elle, quelle fierté ! Une boîte en particulier, pour laquelle j’ai passé 3 entretiens en live, je m’y projetais tellement que j’avais déjà préparé ma lettre de démission en AR…
Belle déception, au bout du compte.
J’étais complètement down. Au bout du bout. Jusqu’à début août. Un poste d’Office Manager dans la boîte d’une copine de Béa du bureau, à laquelle j’avais confié mes velléités de départ. J’ai postulé sur la pointe des pieds et au retour de vacances, j’ai décroché un entretien, un call avec la Talent Acquisition Manager à Manchester…
J’ai eu alors un regain d’énergie et j’ai travaillé cet entretien en amont comme je crois ne jamais l’avoir fait auparavant. J’ai passé en revue tous les couacs sur lesquels je m’étais, à mon sens, échouée lamentablement, comme « Quels sont vos points faibles ? Qu’est-ce que vous aimez moins faire ? Décrivez votre expérience la plus représentative en tant qu’Office Manager ? »
Miles, Joan, Sarah-Jane, Yang m’ont tous conseillée la même chose : être un chouilla moins honnête quitte à enrober les faits et trouver des tournures de phrases qui noient le poisson et transforment le négatif en positif… Faire de la politique, quoi. Tout ce que je déteste.
Mais bon, aux grands maux les grands remèdes. Et ça a marché.
Chat échaudé craint l’eau, jusqu’à il y a encore une semaine, je n’y croyais pas. Je ne voulais pas y croire. Pour ne pas être déçue encore une fois.
La morale pourrait se résumer à Bobards & Scepticisme, tout ce que je ne suis pas, comme quoi, je me suis vraiment dépassée sur ce coup-là !
Alors, si tout va bien, le 5 décembre prochain, je commence mon nouveau super waouh job d’Executive Assistant & Office Manager.