« … La retraite à 60 ans, on s’est battus pour la gagner, on se battra pour la garder ! »
En boucle pendant une heure dans le métro par une horde d’étudiants ébouriffés mardi dernier.
Samedi 1er avril 2023
Il est loin le temps des poissons. Quoique Tonton ce matin, en réponse à mon mail annulant ma venue le week-end prochain, m’a demandé si je blaguais. I wish. Le lundi de Pâques en Finlande, ils ne connaissent pas.
Au départ, Toto et moi avions pensé louer un truc ensemble près d’Andorre, l’occasion d’aller faire un coucou à Tonton et Tata qui ont déménagé près de Toulouse et pour moi d’aller faire le plein de tabac, comme la dernière fois à la Toussaint à Dunkerque.
Toto a trouvé que cela faisait trop loin, on s’est dit alors près de Toulouse, pour finalement annuler. Toto pour des raisons de planning de stage de ma nièce, moi pour des raisons de déplacement professionnel de dernière minute. Partie remise. J’espère.
Allez, retour sur ces trois semaines passées :
- Un séminaire à Aix au pas de course, avec annulations de trains à gogo à gérer entre deux sessions de Budget Forecast et des restaus étoilés qui crisent parce qu’on est 6 au lieu de 10…
- Un week-end en Normandie où bien sûr il a plu tout du long donc exit ma longue balade sur la plage, et ramener Joan à Roissy CDG car elle partait rejoindre Sarah-Jane à Singapore…
- Un week-end chez Toto à courir pour la journée Portes Ouvertes du lycée de ma nièce, le cimetière, la visite d’une vieille amie de la famille, la coiffeuse qui a dû reprendre la cata de mes coups de ciseaux intempestifs et rageurs en rentrant d’Aix (en avais ras le pompon de ma tignasse incoiffable, trop longue et surtout bien trop demandeuse en soins que je n’avais pas le temps de lui accorder)…
- Enfin et surtout, des journées de boulot ultra-denses où j’ai dû monter en puissance sur des projets titanesques, le tout ponctué de pots et de dîners corporates…
Oui donc, trois semaines au rythme infernal. D’ailleurs, ça n’a pas loupé, mon corps a dit stop hier. En croix mais devant mon écran jusqu’à 21.00. C’est mon tarif actuel au taf, j’approche des 60h/semaine…
Mais je ne me plains pas, car j’adore ce que je fais. Bon, ça se bordélise un peu plus les jours de grève, avec mes workshops à adapter selon les annulations des participants internationaux, avec les taxis qui mettent 2 heures à arriver, les métros qui ferment qui me font faire le tour de l’Ile de France pour rentrer chez moi… Bref, c’est assez funky, ces jours-là.
Ah la contestation de la réforme des retraites… Tiens, faudrait que je calcule pour moi. A vue de nez, je pense que j’en prends jusqu’à 70 piges. Mouais. Bon, j’ai pas d’avis sur la question. Comme pour les antivax. J’entends les deux camps mais au final, je m’en bats la coquille.
Je me dis que je suis en vie, que je ne crains pas de me prendre un missile sur le pif, et que de vivre au jour le jour sans penser au lendemain me rend heureuse.
Et je le suis. J’ai trouvé un équilibre, une sorte de consensus intérieur qui m’apaise. Et la solitude qui va avec ne me pèse pas le moins du monde. Elle est d’ailleurs très relative, car chaque jour je rencontre de nouvelles personnes, j’échange, je ris, je partage. Bon, OK, c’est dans le cadre du boulot mais ça me va bien.
Et les week-ends où je ne bouge pas, je grotte en pyj pendant 48h, téléphone(s) éteint(s), une sorte de reset de l’esprit et des oreilles qui me permet de repartir dans le tourbillon complètement requinquée.
De n’avoir personne d’autre que soi à se préoccuper, pas d’enfants, pas de mec, plus de parents en fin de vie, je trouve que c’est un luxe. D’aucuns diraient que c’est un anathème. Ou une prise de voile. Mais tant que c’est un choix, que ce n’est pas subi, où est le problème ?
Personne ne m’emmerde et je n’emmerde personne. Je revendique ce cessez-le-feu. Poutine ferait bien de s’en inspirer.
Toutefois, s’il est une chose que je déplore dans ma vie en ce moment, c’est d’avoir quasiment zéro temps pour moi. Je ne parle pas du grottisme de certains de mes week-ends. Oui, j’aimerais reprendre l’écriture de mon roman, refaire de la musique, voyager en mode touriste et pas en Executive woman qui court de conférences en séminaires sans voir autre chose que l’aéroport et les hôtels, même s’ils sont 5 étoiles, j’aimerais passer plus de temps avec mes amis et juste buller de temps à autre…
Allez, je me fixe ça comme objectif : du temps pour moi. Le printemps est là, il est temps de mettre à jour mon logiciel interne.
Et hop, c’est parti : je pose quelques jours à la fin du mois car Mamie Cameron me re-prêtant Stan (suis folle de joie !) je vais en profiter pour aller me promener en forêt et sur la plage, sans téléphone et la truffe au vent.